Jules Verne -J'aime ces doux oiseaux...- |
samedi, mai 15, 2004 |
J'aime ces doux oiseaux... Jules Verne (1828-1905)
J'aime ces doux oiseaux, qui promènent dans l'air Leur vie et leur amour, et plus prompts que l'éclair, Qui s'envolent ensemble ! J'aime la fleur des champs, que l'on cueille au matin, Et que le soir, au bal, on pose sur son sein Qui d'enivrement tremble !
J'aime les tourbillons des danses, des plaisirs, Les fêtes, la toilette, et les tendres désirs Qui s'éveillent dans l'âme ! J'aime l'ange gardien qui dirige mes pas, Qui me presse la main, et me donne tout bas Pour les maux un dictame !
J'aime du triste saule, au soir muet du jour, La tête chaude encor, pleine d'ombre et d'amour, Qui se penche et qui pense ! J'aime la main de Dieu, laissant sur notre coeur Tomber en souriant cette amoureuse fleur Qu'on nomme l'espérance !
J'aime le doux orchestre, en larmes, gémissant Qui verse sur mon âme un langoureux accent, Une triste harmonie ! J'aime seule écouter le langage des cieux Qui parlent à la terre, et l'emplissent de feux De soleil et de vie.
J'aime aux bords de la mer, regardant le ciel bleu, Qui renferme en son sein la puissance de Dieu, M'asseoir toute pensive ! J'aime à suivre parfois en des rêves dorés Mon âme qui va perdre en des flots azurés Sa pensée inactive !
J'aime l'effort secret du coeur, qui doucement S'agite, la pensée au doux tressaillement, Que l'on sent en soi-même ! Mieux que l'arbre, l'oiseau, la fleur qui plaît aux yeux, Le saule tout en pleurs, l'espérance des Cieux... J'aime celui qui m'aime.
Amo esos dulces pájaros
Amo esos dulces pájaros, que se pasean en el aire Su vida y su amor, y más rápidos que el relampago¡ Que vuelan todos juntos! Amo la flor de los campos, que se recoge en la mañana, Y que en la tarde, en el baile, se posa sobre su seno ¡Que de embriaguez se estremece!
Amo los torbellinos de los bailes, de los placeres, Las fiestas, el atavío, y los tiernos deseos¡ Que se despiertan en el alma! Amo al angel guardián que dirige mis pasos, Que me aprieta la mano, y me da en voz baja ¡Para las dolores un dictamen!
Amo al triste sauce, en la muda tarde del día, La cabeza aún caliente, llena de sombra y de amor, ¡Que se inclina y que piensa! Amo la mano de Dios, puesta sobre nuestro corazón Dejar caer sonriendo esa amorosa flor ¡Que se nombra esperanza!
Amo la dulce orquesta, en lágrimas, lamentándose Que vierte sobre mi alma un lánguido acento, ¡Una triste armonía! Amo sólo escuchar el lenguaje de los Cielos Que hablan a la Tierra, y la llenan de fuegos De Sol y de vida.
Amo a las orillas del mar, contemplar el cielo azul Que encierra en su seno el poder de Dios, ¡Sentarme pensativamente! Amo seguir en ocasiones en los sueños dorados Mi alma que va a perderse en las corrientes azules ¡Su pensamiento inactivo!
Amo el secreto esfuerzo del corazón, que dulcemente Se agita, el pensamiento de dulce principio ¡Que se siente en sí mismo! Mejor que el árbol, el pájaro, la flor que complace a los ojos, El sauce envuelto en lágrimas
Versión de Ariel PérezLibellés : Jules Verne |
posted by Alfil @ 11:29 AM |
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