Boris Vian -Quand j'aurais du vent dans mon crâne- |
jeudi, mai 13, 2004 |
Quand j'aurais du vent dans mon crâne Boris Vian (1920-1959)
Quand j'aurai du vent dans mon crâne Quand j'aurai du vert sur mes osses P'tet qu'on croira que je ricane Mais ça sera une impression fosse
Car il me manquera Mon élément plastique Plastique tique tique Qu'auront bouffé les rats
Ma paire de bidules Mes mollets mes rotules Mes cuisses et mon cule Sur quoi je m'asseyois
Mes cheveux mes fistules Mes jolis yeux cérules Mes couvre-mandibules Dont je vous pourléchois
Mon nez considérable Mon coeur mon foie mon râble Tous ces riens admirables Qui m'ont fait apprécier
Des ducs et des duchesses Des papes des papesses Des abbés des ânesses Et des gens du métier
Et puis je n'aurai plus Ce phosphore un peu mou Cerveau qui me servit A me prévoir sans vie
Les osses tout verts, le crâne venteux Ah comme j'ai mal de devenir vieux.
Cuando tenga viento en el cráneo
Cuando tenga viento en mi cráneo y gusanos sobre mis huesos quizá les parezca que me río pero no haré nada de eso.
Porque me faltará mi elemento plástico, plástico, plástico, que las ratas se habrán llevado.
Mi par de pantorrillas, mis codos, mis costillas, mis dedos, mis nalgas, sobre las que me sentaba.
Mis ojos cobrizos, mis dientes postizos, mi lengua rosada, con la cual les hablaba.
Mi nariz adorable, mis pies y mis orejas, esas cosas admirables, que me hicieron apreciar.
A duques y a duquesas, a papas y a papistas, a frailes y a tigresas, doctores y artistas.
Y tampoco tendré ese fósforo blando. Cerebro que servía a imaginarme muerta.
El cráneo con viento. Verde la osamenta. ¡Ah! Qué mal me siento al volverme vieja.Libellés : Boris Vian |
posted by Alfil @ 5:10 AM |
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