Poemas en Francés





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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano
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Alfred de Vigny -La maison du berger -III-
mardi, mai 11, 2004
La maison du berger (III)
Alfred de Vigny (1797-1863)

Eva, qui donc es-tu ? Sais-tu bien ta nature ?
Sais-tu quel est ici ton but et ton devoir ?
Sais-tu que, pour punit l'homme, sa créature,
D'avoir porté la main sur l'arbre du savoir,
Dieu permit qu'avant tout, de l'amour de soi-même
En tout temps, à tout âge, il fît son bien suprême,
Tourmenté de s'aimer, tourmenté de se voir ?

Mais si Dieu près de lui t'a voulu mettre, ô femme !
Compagne délicate ! Eva ! Sais-tu pourquoi ?
C'est pour qu'il se regarde au miroir d'une autre âme,
Qu'il entende ce chant qui ne vient que de toi
- L'enthousiasme pur dans une voix suave. -
C'est afin que tu sois son juge et son esclave
Et règnes sur sa vie en vivant sous sa loi.

Ta parole joyeuse a des mots despotiques ;
Tes yeux sont si puissants, ton aspect est si fort,
Que les rois d'Orient ont dit dans leurs cantiques
Ton regard redoutable à l'égal de la mort ;
Chacun cherche à fléchir tes jugements rapides...
- Mais ton coeur, qui dément tes formes intrépides,
Cède sans coup férir aux rudesses du sort.

Ta Pensée a des bonds comme ceux des gazelles,
Mais ne saurait marcher sans guide et sans appui.
Le sol meurtrit ses pieds, l'air fatigue ses ailes,
Son oeil se ferme au jour dès que le jour a lui ;
Parfois sur les hauts lieux d'un seul élan posée,
Troublée au bruit des vents, ta mobile pensée
Ne peut seule y vérifier sans crainte et sans ennui.

Mais aussi tu n'as rien de nos lâches prudences,
Ton coeur vibre et résonne au cri de l'opprimé,
Comme dans une église aux austères silences
L'orgue entend un soupir et soupire alarmé.
Tes paroles de feu meuvent les multitudes,
Tes pleurs lavent l'injure et les ingratitudes,
Tu poussin par le bras l'homme ; il se lève armé.

C'est à toi qu'il convient d'OuÏr les grandes plaintes
Que l'humanité triste exhale sourdement.
Quand le coeur est gonflé d'indignations saintes,
L'air des cités l'étouffe à chaque battement.
Mais de loin les soupirs des tourmentes civiles,
S'unissant au-dessus du charbon noir des villes,
Ne forment qu'un grand mot qu'on entend clairement.

Viens donc, le ciel pour moi n'est plus qu'une auréole
Qui t'entoure d'azur, t'éclaire et te défend ;
La montagne est ton temple et le bois sa coupole ;
L'oiseau n'est sur la fleur balancé par le vent,
Et la fleur ne parfume et l'oiseau ne soupire
Que pour mieux enchanter l'air que ton sein respire ;
La terre est le tapis de tes beaux pieds d'enfant.

Éva, j'aimerai tout dans les choses créées,
Je les contemplerai dans ton regard rêveur
Qui partout répandra ses flammes colorées,
Son repos gracieux, sa magique saveur :
Sur mon coeur déchiré viens poser ta main pure,
Ne me laisse jamais seul avec la Nature ;
Car je la connais trop pour n'en pas avoir peur.

Elle me dit : "Je suis l'impassible théâtre
Que ne peut remuer le pied de ses acteurs ;
Mes marches d'émeraude et mes parvis d'albâtre,
Mes colonnes de marbre ont les dieux pour sculpteurs.
Je n'entends ni vos cris ni vos soupirs ; à peine
Je sens passer sur moi la comédie humaine
Qui cherche en vain au ciel ses muets spectateurs.

"Je roule avec dédain, sans voir et sans entendre,
A côté des fourmis les populations ;
Je ne distingue pas leur terrier de leur cendre,
J'ignore en les portant les noms des nations.
On me dit une mère et je suis une tombe.
Mon hiver prend vos morts comme son hécatombe,
Mon printemps ne sent pas vos adorations.

"Avant vous j'étais belle et toujours parfumée,
J'abandonnais au vent mes cheveux tout entiers,
Je suivais dans les cieux ma route accoutumée,
Sur l'axe harmonieux des divins balanciers.
Après vous, traversant l'espace où tout s'élance,
J'irai seule et sereine, en un chaste silence
Je fendrai l'air du front et de mes seins altiers. "

C'est là ce que me dit sa voix triste et superbe,
Et dans mon coeur alors je la hais, et je vois
Notre sang dans son onde et nos morts sous son herbe
Nourrissant de leurs sucs la racine des bois.
Et je dis à mes yeux qui lui trouvaient des charmes :
- Ailleurs tous vos regards, ailleurs toutes vos larmes,
Aimez ce que jamais on ne verra deux fois.

Oh ! qui verra deux fois ta grâce et ta tendresse,
Ange doux et plaintif qui parle en soupirant ?
Qui naîtra comme toi portant une caresse
Dans chaque éclair tombé de ton regard mourant,
Dans les balancements de ta tête penchée,
Dans ta taille indolente et mollement couchée,
Et dans ton pur sourire amoureux, et souffrant ?

Vivez, froide Nature, et revivez sans cesse
Sous nos pieds, sur nos fronts, puisque c'est votre loi
Vivez, et dédaignez, si vous êtes déesse,
L'homme, humble passager, qui dut vous être un roi
Plus que tout votre - règne et que ses splendeurs vaines,
J'aime la majesté des souffrances humaines,
Vous ne recevrez pas un cri d'amour de moi.

Mais toi, ne veux-tu pas, voyageuse indolente,
Rêver sur mon épaule, en y posant ton front ?
Viens du paisible seuil de la maison roulante
Voir ceux qui sont passés et ceux qui passeront.
Tous les tableaux humains qu'un Esprit pur m'apporte
S'animeront pour toi, quand, devant notre porte,
Les grands pays muets longuement s'étendront.

Nous marcherons ainsi, ne laissant que notre ombre
Sur cette terre ingrate où les morts ont passé ;
Nous nous parlerons d'eux à l'heure où tout est sombre,
Où tu te plais à suivre un chemin effacé,
A rêver, appuyée aux branches incertaines,
Pleurant, comme Diane au bord de ses fontaines,
Ton amour taciturne et toujours menacé.


La casa del pastor -III-

Eva, dime, ¿quién eres? ¿Es que acaso lo sabes?
¿Es que sabes cuál es tu deber y tu fin?
¿Sabes que al castigar el pecado del hombre
que rebelde comió de aquel árbol prohibidos'
Dios dispuso que siempre, como su bien supremo,
se inclinase a vivir el amor de sí mismo,
torturado de amarse, torturado de verse?

Mas si Dios, oh mujer, a su lado te puso,
compañera sensible, Eva, ¿sabes por qué?
para hacerte el espejo en que él vea a otra alma,
para que oiga ese canto que ha de ser sólo tuyo.
Como el éxtasis puro en la voz más suave.
Para que puedas ser a la vez juez y esclava
y reinando en su vida vivas bajo su ley.

Tu risueña palabra tiene sones despóticos;
hay tal fuerza en tus ojos, tal poder en tu aspecto
que los reyes de Oriente en sus cantos dijeron
que es igual tu mirar, tan temible, a la muerte;
quién no quiere guiar esos juicios tan bruscos,
mas tu pecho se inclina contra toda apariencia
y se rinde sin más a la suerte contraria.

Tus razones dan brincos igual que una gacela,
mas no puedes andar sin apoyo y sin guía.
Hiere el suelo sus pies, cansa el aire sus alas
y sus ojos no pueden soportar mucha luz;
en alturas que alcanzas con un súbito impulso,
ante el ruido del viento tu cabeza inestable
no se puede quedar sola y sin mil temores.

Mas tampoco conoces nuestras ruines prudencias,
en tu pecho resuena el clamor del que oprimen,
igual que en una iglesia de silencios austeros
un suspiro provoca los suspiros del órgano.
Tus palabras de fuego mueven las multitudes,
y tus lágrimas lavan todo agravio y dolor.
Tú a los hombres empujas... Y se yerguen armados.

Eres tú quien escucha los terribles lamentos
que los tristes exhalan sordamente al sufrir.
Cuando el pecho se llena de unas cóleras santas
las ciudades acallan sus latidos rebeldes.
Mas de lejos los ecos de civiles tormentas
al mezclarse en la altura con el negro carbón
forman unas palabras que entendemos muy bien.

¡Ven! El cielo no es más que una gran aureola
que te envuelve de azul, te ilumina y defiende;
la montaña es tu templo y es su cúpula el bosque;
si en la flor hay un pájaro y lo mecen los vientos,
y la flor no perfuma y si el pájaro calla
sólo es para encantar el aire que respiras;
es alfombra la tierra de tus pies infantiles.

Yo amaré toda cosa en las cosas creadas,
las veré en tu mirada soñadora, Eva mía,
que pondrá por doquier el color de sus llamas,
y su calma graciosa, su sabor hecho magia.
En mi herida del pecho pon tu mano tan pura,
no me dejes a solas con la naturaleza;
la conozco muy bien y por eso la temo.

Ella dice: «Yo soy el teatro impasible
que no puede cambiar sus actores de sitio;
esmeralda, alabastro forman parte de mí,
mis columnas de mármol las hicieron los dioses;
ni suspiros ni gritos puedo oír; sólo apenas
esta humana comedia en mi vivo escenario
que no encuentra en el cielo a su público mudo.

Desdeñosa, yo arrollo sin oír y sin ver
las hormigas lo mismo que las masas humanas;
no distingo hormigueros de cenizas e ignoro
las naciones e incluso que reciben un nombre.
Todos madre me llaman, pero soy una tumba.
Vuestra muerte en mi invierno es como una heca­tombe,
y cuando es primavera me da igual que adoréis.

Sin vosotros fui hermosa, perfumada, soltando
mis cabellos al viento y siguiendo en los cielos
mi camino de siempre por el eje armonioso
de divinos volantes. Cuando ya no existáis
cruzaré los espacios, solitaria y serena,
entre un casto silencio, como hendiendo los aires
con mi frente y mis pechos que son todo altivez.

Eso dijo con voz orgullosa y tristísima,
desde entonces la odio, creo ver nuestra sangre
en sus aguas, la muerte escondida en su hierba
dando vida secreta a la raíz de los bosques.
Y a mis ojos que antaño la encontraban hermosa
dije: «No miréis más, no lloréis más por ella,
amad sólo las cosas que no vuelven a verse.»

No veremos de nuevo tu ternura y tu gracia,
ángel dulce y lloroso cuya voz es suspiros.
¿Quién podrá como tú llevar una caricia
en el brillo que alumbra tu mirada que muere,
en el leve inclinarse de tu bella cabeza,
en tu talle indolente de abandono al yacer,
en tu pura sonrisa que es amor y dolor?

Vive, fría Natura, y revive incesante,
bajo tierra, en la frente, puesto que ésta es tu ley;
vive y hazte desdén, si una diosa es lo que eres,
por el hombre que pasa y tu rey debió ser,
más que todo tu reino y su vano esplendor
amo la majestad de los hombres que sufren;
tú no esperes de mí ningún grito de amor.

¿Es que acaso no quieres, viajera indolente,
apoyar en mi pecho esa frente de ensueños?
Deja toda la paz de la casa ambulante
para ver los que pasan y los que pasarán.
Toda humana visión que me trae el Espíritu
tendrá vida a tus ojos, y se extiendan sin fin
ante nuestra mirada grandes, mudos países.

Andaremos dejando nuestra sombra tan sólo
en la tierra ingratísima donde habitan los muertos;
volveremos a hablar de ellos en las tinieblas,
cuando sigas gustosa un camino borrado
y entre sueños te apoyes a las débiles. ramas,
como Diana llorando junto al agua tu amor
taciturno y sujeto a continua amenaza.

Libellés :

posted by Alfil @ 10:41 AM  
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