Georges Brassens -Quatre-vingt-quinze pour cent- |
mardi, décembre 12, 2000 |
Quatre-vingt-quinze pour cent Georges Brassens (1921-1981)
La femme qui possède tout en elle Pour donner le goût des fêtes charnelle sLa femme qui suscite en nous tant de passion brutale La femme est avant tout sentimentale Main dans la main les longues promenades Les fleurs, les billets doux, les sérénades Les crimes, les folies que pour ses beaux yeux l'on commet La transporte, mais...
Quatre-vingt-quinze fois sur cent La femme s'emmerde en baisant Qu'elle le taise ou qu'elle le confesse C'est pas tous les jours qu'on lui déride les fesses Les pauvres bougres convaincus Du contraire sont des cocus A l'heure de l'œuvre de chair Elle est souvent triste, peuchère! S'il n'entend le cœur qui bat Le corps non plus ne bronche pas
Sauf quand elle aime un homme avec tendresse Toujours sensible alors à ses caresses Toujours bien disposée, toujours encline à s'émouvoir Ell' s'emmerd' sans s'en apercevoir Ou quand elle a des besoins tyranniques Qu'elle souffre de nymphomanie chronique C'est ell' qui fait alors passer à ses adorateurs De fichus quarts d'heure
Les "encore", les "c'est bon", les "continue" Qu'ell' crie pour simuler qu'ell' monte aux nues C'est pure charité, les soupirs des anges ne sont En général que de pieux menson(ges) C'est à seule fin que son partenaire Se croie un amant extraordinaire Que le coq imbécile et prétentieux perché dessus Ne soit pas déçu
J'entends aller de bon train les commentaires De ceux qui font des châteaux à Cythère "C'est parce que tu n'es qu'un malhabile, un maladroit Qu'elle conserve toujours son sang-froid" Peut-être, mais si les assauts vous pèsent De ces petits m'as-tu-vu-quand-je-baise Mesdam's, en vous laissant manger le plaisir sur le dos Chantez in petto...
El noventa y cinco por ciento
La mujer que posee todo lo necesario Para dar el gusto de las fiestas carnales, La mujer que suscita en nosotros tanta pasión brutal, La mujer es ante todo sentimental. Cogidos de la mano los largos paseos, Las flores, las esquelas amorosas, las serenatas, Los crímenes, las locuras que por sus bellos ojos Se cometen La arrebatan, pero...
El noventa y cinco por ciento de las veces La mujer se aburre jodiendo. Que lo calle o que lo confiese No todos los días les alegran las nalgas. Los pobres tontos convencidos De lo contrario son unos cornudos. A la hora del trabajo carnal Ella está a menudo triste, ¡caramba! Si el cuerpo no siente al corazón de latir El cuerpo tampoco se mueve.
Excepto cuando ama a un hombre con ternura, Siempre sensible a sus caricias Siempre bien dispuesta, siempre inclinada a conmoverse, Ella se aburre sin darse cuenta. O cuando ella tiene necesidades tiránicas, Cuando sufre de ninfomanía crónica, Es entonces cuando ella hace pasar a sus adoradores Un mal rato.
Los “más”, los “qué bueno”, los “sigue”, Que grita para simular que sube a las nubes Es pura caridad, los suspiros de los angelitos, En general, no son más que mentiras piadosas. Sólo son para que su compañero Se crea un amante extraordinario Para que el gallito imbécil y presuntuoso echado encima No salga decepcionado.
Yo oigo correr los comentarios De los que hacen castillos a Citeres: “Es porque tú no eres más que un torpe, poco hábil, por lo que ella conserva siempre su sangre fría”. Quizás, pero si os cargan los asaltos De estos pequeños me-has-visto-cuando-jodo, Señoras, al dejar que busquen el placer en vuestras espaldas, Cantad, para vuestros adentros...
Versión de JesusLibellés : Georges Brassens |
posted by Alfil @ 11:04 AM |
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