Georges Brassens -Les amours d'antan- |
mardi, décembre 12, 2000 |
Les amours d'antan Georges Brassens (1921-1981)
Moi, mes amours d'antan c'était de la grisette Margot, la blanche caille, et Fanchon, la cousette... Pas la moindre noblesse, excusez-moi du peu, C'étaient, me direz-vous, des grâces roturières, Des nymphes de ruisseau, des Vénus de barrière... Mon prince, on a les dam's du temps jadis - qu'on peut...
Car le cœur à vingt ans se pose où l'œil se pose, Le premier cotillon venu vous en impose, La plus humble bergère est un morceau de roi. Ça manquait de marquise, on connut la soubrette, Faute de fleur de lys on eut la pâquerette, Au printemps Cupidon fait flèche de tout bois...
On rencontrait la belle aux Puces, le dimanche : "Je te plais, tu me plais..." et c'était dans la manche, Et les grands sentiments n'étaient pas de rigueur. "Je te plais, tu me plais. Viens donc beau militaire" Dans un train de banlieue on partait pour Cythère, On n'était pas tenu même d'apporter son cœur...
Mimi, de prime abord, payait guère de mine, Chez son fourreur sans doute on ignorait l'hermine, Son habit sortait point de l'atelier d'un dieu... Mais quand, par-dessus le moulin de la Galette, Elle jetait pour vous sa parure simplette, C'est Psyché tout entier' qui vous sautait aux yeux.
Au second rendez-vous y' avait parfois personne, Elle avait fait faux bond, la petite amazone, Mais l'on ne courait pas se pendre pour autant... La marguerite commence avec Suzette, On finissait de l'effeuiller avec Lisette Et l'amour y trouvait quand même son content.
C'étaient, me direz-vous, des grâces roturières, Des nymphes de ruisseau, des Vénus de barrière... Mais c'étaient mes amours, excusez-moi du peu, Des Manon, des Mimi, des Suzon, des Musette, Margot la blanche caille, et Fanchon, la cousette, Mon prince, on a les dam's du temps jadis - qu'on peut...
Los antiguos amores
Mis amores de antes eran la modistilla, Margot, la blanca paloma, y Fanchon, la costurera... Ni la más mínima nobleza, excusadme un poco, Eran, me diréis, gracias plebeyas, ninfas de arroyo, Venus de mala fama, Señor, en aquel tiempo teníamos a las damas que podíamos...
Pues con veinte años el corazón sigue a los ojos La primera falda que llega se os mete dentro, La más humilde pastora es un pedazo de reina, A falta de marquesa, conocimos a la doncella, A falta de flor de lis, teníamos la margarita, En primavera, Cupido hace flechas con cualquier madera...
Nos encontrábamos a la niña en el mercadillo, el domingo: “Te gusto, me gustas...” y todo estaba dicho, Los grandes sentimientos no eran necesarios. “Yo te gusto, tu me gustas. Ven pues, guapo soldado”. en un tren de cercanías se partía para Cythère, ni tan siquiera era necesario llevarse el corazón.
Mimi, de entrada, no parecía gran cosa, En casa de su peletero se desconocía el armiño Su traje no salía en absoluto del taller de un dios... Pero cuando, pasando de los convencionalismos, Se quitaba para ti su ropilla interior Era Psyché enterita la que se te ponía delante.
A la segunda cinta a veces no acudía nadie, Se las había pirado, la pequeña amazona, Pero no se corría a ahorcarse por ello... La margarita comenzaba con Suzette, Y se acababa de desjarla con Lisette Y sólo con eso el amor ya se contentaba.
Eran, me diréis, gracias plebeyas, ninfas de arroyo, Venus de mala fama, pero eran mis amores, excusadme un poco, Des Manon, des Mimi, des Suzón, des Musette, Margot la blanca paloma y Fanchon, la costurera Señor, en aquel tiempo teníamos a las damas que podíamos...
Versión de JesusLibellés : Georges Brassens |
posted by Alfil @ 7:38 PM |
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