Georges Brassens -La route aux quatre chansons- |
mardi, décembre 12, 2000 |
La route aux quatre chansons Georges Brassens (1921-1981)
J'ai pris la route de Dijon Pour voir un peu la Marjolaine La belle, digue digue don Qui pleurait près de la fontaine Mais elle avait changé de ton Il lui fallait des ducatons Dedans son bas de laine Pour n'avoir plus de peine Elle m'a dit : " Tu viens, chéri ? Et si tu me payes un bon prix Aux anges je t'emmène Digue digue don daine " La Marjolain' pleurait surtout Quand elle n'avait pas de sous La Marjolain' de la chanson Avait de plus nobles façons
J'ai passé le pont d'Avignon Pour voir un peu les belles dames Et les beaux messieurs tous en rond Qui dansaient, dansaient, corps et âmes Mais ils avaient changé de ton Ils faisaient fi des rigodons Menuets et pavanes Tarentelles, sardanes Et les bell's dam's m'ont dit ceci " Etranger, sauve-toi d'ici Ou l'on donne l'alarme Aux chiens et aux gendarmes " Quelle mouch' les a donc piquées Ces belles dam's si distinguées Les belles dam's de la chanson Avaient de plus nobles façons
Je me suis fait fair' prisonnier Dans les vieilles prisons de Nantes Pour voir la fille du geôlier Qui, paraît-il, est avenante Mais elle avait changé de ton Quand j'ai demandé: " Que dit-on Des affaires courantes Dans la ville de Nantes ? " La mignonne m'a répondu" On dit que vous serez pendu Aux matines sonnantes Et j'en suis bien contente " Les geôlières n'ont plus de cœur Aux prisons de Nante' et d'ailleurs La geôlière de la chanson Avait de plus nobles façons
Voulant mener à bonne fin Ma folle course vagabon deVers mes pénates je revins Pour dormir auprès de ma blonde Mais elle avait changé de ton Avec elle, sous l'édredon Il y avait du monde Dormant près de ma blonde J'ai pris le coup d'un air blagueur Mais, en cachette, dans mon cœur La peine était profonde L'chagrin lâchait la bonde Hélas ! du jardin de mon père La colombe s'est fait la paire Par bonheur, par consolation Me sont restées les quatr' chansons
El camino de las cuatro canciones
He tomado el camino de Dijon Para ver un poco a la Marjolaine La hermosa, digue digue don Que lloraba cerca de la fuente. Pero había cambiado de tono, Y le hacían falta unos cuantos euros Dentro de su media de lana Para no tener ya más pena. Ella me dijo: “¿Vienes querido? Si pagas un buen precio Al cielo yo te llevo Digue digue don daine”. La Marjolaine lloraba sobre todo Cuando no tenía un duro. La Marjolaine de la canción Tenía más nobles maneras.
Yo pasé el puente de Avignon Para ver un poco las señoras Y los señores en círculo, Que bailaban, bailaban, con el cuerpo y el alma. Pero había cambiado de tono Pasaban de los rigodones Minuetos y pavanas, Tarantelas, sardanas, Y las señoras me dijeron: “Extranjero, lárgate de aquí, o damos la alarma a los perros y a los guardias”. Qué mosca les ha picado A estas señoras tan distinguidas. Las señoras de la canción Tenían más nobles maneras.
Me dejé hacer prisionero En las viejas prisiones de Nantes Para ver a la hija del carcelero Que, según parece, es muy amable. Pero había cambiado de tono, Cuando pregunté :”¿Qué se cuenta De lo que pasa En la villa de Nantes?” La guapetona me respondió: “Dicen que te colgarán con las campanadas del alba y me alegro de ello.” Las carceleras ya no tienen corazón En las prisiones de Nantes y además La carcelera de la canción Tenía más nobles maneras.
Queriendo llegar a buen puerto En mi loca carrera aventurera Me volví a mi terruño Para dormir cerca de mi rubia. Pero ella había cambiado de tono, Con ella, bajo el edredón Había bastante gente Durmiento con mi rubia. Recibí el golpe con una sonrisa Pero, en mi interior, en mi corazón La pena era profunda El dolor soltaba amarras. ¡Ay! Del jardín de mi padre mi paloma se había largado. Por suerte, para consolarme, Me quedan las cuatro canciones.
Versión de JesusLibellés : Georges Brassens |
posted by Alfil @ 10:04 AM |
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