Georges Brassens -La messe au pendu- |
mardi, décembre 12, 2000 |
La messe au pendu Georges Brassens (1921-1981)
Anticlérical fanatique Gros mangeur d'écclésiastiques, Cet aveu me coûte beaucoup, Mais ces hommes d'Eglise, hélas ! Ne sont pas tous des dégueulasses, Témoin le curé de chez nous.
Quand la foule qui se déchaîne Pendit un homme au bout d'un chêne Sans forme aucune de remords, Ce ratichon fit scandale Et rugit à travers les stalles, "Mort à toute peine de mort!"
Puis, on le vit, étrange rite, Qui baptisait les marguerites Avec l'eau de son bénitier Et qui prodiguait les hosties, Le pain bénit, l'Eucharistie, Aux petits oiseaux du moutier.
Ensuite, il retroussa ses manches, Prit son goupillon des dimanches Et, plein d'une sainte colère, Il partit comme à l'offensive Dire une grand' messe exclusive A celui qui dansait en l'air.
C'est à du gibier de potence Qu'en cette triste circonstance L'Hommage sacré fut rendu. Ce jour là, le rôle du Christ(e), Bonne aubaine pour le touriste, Eté joué par un pendu.
Et maintenant quand on croasse, Nous, les païens de sa paroisse, C'est pas lui qu'on veut dépriser. Quand on crie "A bas la calotte" A s'en faire péter la glotte, La sienne n'est jamais visée.
Anticléricaux fanatiques Gros mangeur d'écclésiastiques, Quand vous vous goinfrerez un plat De cureton, je vous exhorte, Camarades, à faire en sorte Que ce ne soit pas celui-là.
La misa del ahorcado
Anticlerical fanático, Gran devorador de eclesiásticos, Esta confesión me cuesta mucho, Pero estos hombres de la Iglesia ¡ay!, No son todos unos asquerosos, Y la prueba es el cura de nuestra parroquia.
Cuando la muchedumbre en avalancha Colgó a un hombre en el tronco de una encina Sin ningún tipo de remordimientos, Este curita formó un escandalo Y rugió a través del coro: “¡Muerte a toda pena de muerte!”
Después, lo vimos, extraño rito, Que bautizaba las margaritas Con el agua de su pila de agua bendita Y que prodigaba sus hostias, El pan bendito, la Eucaristía, A los pajarillos del monasterio.
Luego, remangó sus mangas, Cogió su hisopo de los domingos Y, lleno de una cólera santa, Partió como en una ofensiva A decir una gran misa exclusiva Al que bailaba en el aire.
Fue a la carne de horca A quien en esa triste circunstancia Se le rindió el sagrado homenaje. Aquel día, el papel de Cristo, Buen atractivo para el turista, Fue representado por un ahorcado.
Y ahora cuando graznamos, Nosotros, los paganos de su parroquia, No es a él a quien queremos despreciar. Cuando gritamos “¡Abajo el solideo!”, Hasta rompernos la garganta, Nunca apuntamos al suyo.
Anticlericales fanáticos, Grandes devoradores de eclesiásticos, Cuando os comáis un plato De curas, os exhorto, Camaradas, para que lo hagáis de manera, Que no esté en él, éste de aquí.
Versión de JesusLibellés : Georges Brassens |
posted by Alfil @ 6:13 AM |
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