Georges Brassens -Jeanne- |
mardi, décembre 12, 2000 |
Jeanne Georges Brassens (1921-1981)
Chez Jeanne, la Jeanne Son auberge est ouverte aux gens sans feu ni lieu On pourrait l'appeler l'auberge de Bon Dieu S'il n'en existait déjà une La dernière où l'on peut entrer Sans frapper, sans montrer patte blanche
Chez Jeanne, la Jeanne On est n'importe qui, on vient n'importe quand Et, comme par miracle, par enchantement On fait partie de la famille Dans son cœur, en s'poussant un peu Reste encore une petite place
La Jeanne, la Jeanne Elle est pauvre et sa table est souvent mal servie Mais le peu qu'on y trouve assouvit pour la vie Par la façon qu'elle le donne Son pain ressemble à du gâteau Et son eau à du vin comme deux gouttes d'eau
La Jeanne, la Jeanne On la paie quand on peut des prix mirobolants Un baiser sur son front ou sur ses cheveux blancs Un semblant d'accord de guitare L'adresse d'un chat échaudé Ou d'un chien tout crotté comm' pourboire
La Jeanne, la Jeanne Dans ses ros's et ses choux n'a pas trouvé d'enfant Qu'on aime et qu'on défend contre les quatre vents Et qu'on accroche à son corsage Et qu'on arrose avec son lait D'autres qu'elle en seraient tout's chagrines
Mais Jeanne, la Jeanne Ne s'en soucie pas plus que de colin-tampon Etre mère de trois poulpiquets, à quoi bon Quand elle est mère universelle Quand tous les enfants de la terre De la mer et du ciel sont à elle
Jeanne
En casa de Juana, la Juana, su albergue está abierto a las gentes sin hogar lo podríamos llamar el albergue del Buen Dios si no existiese ya uno El último donde se puede entrar sin llamar, sin enseñar la patita blanca
En casa de Juana, la Juana entra no importa quién, se llega no importa cuándo y, como por milagro, por encanto se forma parte de la familia. En su corazón, apretujándose un poco queda aún un rinconcito.
La Juana, la Juana es pobre y su mesa está a menudo mal proveída pero lo poco que allí se encuentra harta para siempre. Por la forma en que ella lo da su pan se parece a un pastel y su agua al vino como dos gotas de agua.
La Juana, la Juana Se le paga cuando se puede precios desorbitados: un beso sobre su frente o sobre sus cabellos blancos, una especie de acorde de guitarra, la dirección de un gato escaldado, o la dirección de un perro embarrado como propina.
La Juana, la Juana La cigüeña nunca le trajo un hijo al que amar y al que defender contra los cuatro vientos y que se agarrase a su pecho, al que regar con su leche; otras en su lugar estarían muy tristes
Pero Juana, la Juana le importa eso tres pimientos. Ser madre de tres rorros, para qué cuando ella es madre universal cuando todos los niños de la tierra del mar y del cielo son de ella.
Versión de JesusLibellés : Georges Brassens |
posted by Alfil @ 7:50 PM |
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