P... de toi Georges Brassens (1921-1981) En ce temps-là, je vivais dans la lune Les bonheurs d'ici-bas m'étaient tous défendus Je semais des violettes et chantais pour des prunes Et tendais la patte aux chats perdus
Ah ah ah ah putain de toi Ah ah ah ah ah ah pauvre de moi Un soir de pluie v'là qu'on gratte à ma porte Je m'empresse d'ouvrir, sans doute un nouveau chat Nom de dieu l'beau félin que l'orage m'apporte C'était toi, c'était toi, c'était toi
Les yeux fendus et couleur pistache T'as posé sur mon cœur ta patte de velours Fort heureus'ment pour moi t'avais pas de moustache Et ta vertu ne pesait pas trop lourd
Au quatre coins de ma vie de bohème T'as prom'né, t'as prom'né le feu de tes vingt ans Et pour moi, pour mes chats, pour mes fleurs, mes poèmes C'était toi la pluie et le beau temps
Mais le temps passe et fauche à l'aveuglette Notre amour mûrissait à peine que déjà Tu brûlais mes chansons, crachais sur mes viollettes Et faisais des misères à mes chats
Le comble enfin, misérable salope Comme il n'restait plus rien dans le garde-manger T'as couru sans vergogne, et pour une escalope Te jeter dans le lit du boucher
C'était fini, t'avais passé les bornes Et, r'nonçant aux amours frivoles d'ici-bas J'suis r'monté dans la lune en emportant mes cornes Mes chansons, et mes fleurs, et mes chats
So pu...
En aquel tiempo, yo vivía en la luna los placeres de aquí abajo me estaban prohibidos yo sembraba violetas y cantaba para nada y tendía la mano a los gatos callejeros Ah ah ah ah so puta ah ah ah ah ah ah pobre de mí Una tarde de lluvia, he aquí que tocan en mi puerta me apresuro a abrir, sin duda un nuevo gato por Dios, el bello felino que la tormenta me traía eras tú, eras tú, eras tú Los ojos rasgados y color pistacho pusiste en mi corazón tu pata de terciopelo afortunadamente para mi no tenías bigote y tu virtud no era muy sólida Por los cuatro rincones de mi vida bohemia paseaste, paseaste el fuego de tus veinte años y para mí, para mis gatos, para mis flores, mis poemas eras la lluvia y el buen tiempo Pero el tiempo pasa y corta sin miramientos apenas nuestro amor había empezado cuando ya quemabas mis canciones, escupía en mis violetas y hacías maldades a mis gatos El colmo finalmente, miserable puta, como no quedaba nada en la despensa, has corrido sin vergüenza, y por un escalope, a arrojarte en la cama del carnicero Se acabó, habías pasado del límite
y, renunciando a los amores frívolos de aquí abajo me volví a la luna llevándome mis cuernos mis canciones, y mis flores y mi gatos. Versión de Jesus Libellés : Georges Brassens |