Georges Brassens -La légende de la nonne- |
jeudi, octobre 12, 2000 |
La légende de la nonne Georges Brassens (1921-1981)
Venez, vous dont l'œil étincelle, Pour entendre une histoire encor, Approchez: je vous dirai celle De doña Padilla del Flor Elle était d'Alanje, où s'entassent Les collines et les halliers. Enfants, voici des bœufs qui passent Cachez vos rouges tabliers.
Il est des filles à Grenade Il en est à Séville aussi Qui, pour la moindre sérénade A l'amour demandent merci Il en est que parfois embrassent Le soir, de hardis cavaliers Enfants, voici des bœufs qui passent Cachez vos rouges tabliers.
Ce n'est pas sur ce ton frivole Qu'il faut parler de Padilla Car jamais prunelle espagnole D'un feu plus chaste ne brilla Elle fuyait ceux qui pourchassent Les filles sous les peupliers Enfants, voici des bœufs qui passent Cachez vos rouges tabliers.
Elle prit le voile à Tolède Au grand soupir des gens du lieu Comme si, quand on n'est pas laide On avait droit d'épouser Dieu Peu s'en fallut que ne pleurassent Les soudards et les écoliers Enfants, voici des bœufs qui passent Cachez vos rouges tabliers.
Or, la belle à peine cloîtrée Amour en son cœur s'installa Un fier brigand de la contrée Vint alors et dit : "Me voilà!" Quelquefois les brigands surpassent En audace les chevaliers Enfants, voici des bœufs qui passent Cachez vos rouges tabliers.
Il était laid : les traits austères La main plus rude que le gant Mais l'amour a bien des mystères Et la nonne aima le brigand On voit des biches qui remplacent Leurs beaux cerfs par des sangliers Enfants, voici des bœufs qui passent Cachez vos rouges tabliers.
La nonne osa, dit la chronique Au brigand par l'enfer conduit Aux pieds de Sainte Véronique Donner un rendez-vous la nuit A l'heure où les corbeaux croassent Volant dans l'ombre par milliers Enfants, voici des bœufs qui passent Cachez vos rouges tabliers.
Or quand, dans la nef descendue La nonne appela le bandit Au lieu de la voix attendue C'est la foudre qui répondit Dieu voulu que ses coups frappassent Les amants par Satan liés Enfants, voici des bœufs qui passent Cachez vos rouges tabliers.
Cette histoire de la novice Saint Ildefonse, abbé, voulut Qu'afin de préserver du vice Les vierges qui font leur salut Les prieurs la racontassent Dans tous les couvents réguliers Enfants, voici des bœufs qui passent Cachez vos rouges tabliers.
La leyenda de la monja
Venid, vosotros cuyos ojos brillan, para oir una aún una historia, acercaos: yo os contaré la de doña Padilla del Flor. Ella era de Alanje, donde se amontonan las colinas y los matorrales. Chicos, he aquí los toros que pasan esconded vuestro rojo delantal.
Hay chicas en Granada también las hay en Sevilla que, por una mínima serenata al amor le piden clemencia. Hay veces que abrazan por la noche, a atrevidos caballeros. Chicos, he aquí los toros que pasan esconded vuestro rojo delantal.
No es en este tono frívolo en el que hay que hablar de Padilla pues nunca una chica española brilló con un fuego más casto Ella huía de los que persigue na las chicas bajos los álamos. Chicos, he aquí los toros que pasan esconded vuestro rojo delantal.
Ella tomó los hábitos en Toledo con gran pena de las gentes del lugar como si, cuando no se es fea se tuviese derecho a casarse con Dios. Poco faltó para que llorasen la soldadesca y los escolares. Chicos, he aquí los toros que pasan esconded vuestro rojo delantal.
Ahora bien, apenas se enclaustró la bella que el amor se instaló en su corazón un orgulloso bandido de la comarca vino entonces y dijo: “¡Aquí estoy!” A veces los bandidos sobrepasan en audacia a los caballeros Chicos, he aquí los toros que pasan esconded vuestro rojo delantal.
Era feo: los rasgos austeros la mano más ruda que el guante pero el amor tiene misterios y la monja se enamoró del bandido Se ve a ciervas que cambian sus bellos ciervos por jabalíes. Chicos, he aquí los toros que pasan esconded vuestro rojo delantal.
La monja se atrevió, dice la crónica al bandido por el infierno conducido a los pies de Santa Verónica a darle una cita por la noche a la hora en que los cuervos graznan volando en la sombra por millares. Chicos, he aquí los toros que pasan esconded vuestro rojo delantal.
Ahora bien, bajada a la nave la monja llamó al bandido en lugar de la voz esperada fue el rayo el que respondió Dios quiso que sus golpes golpeasen a los amantes unidos por Satán Chicos, he aquí los toros que pasan esconded vuestro rojo delantal.
Esta historia de la novicia San Ildefonso, abad, quiso que a fin de preservar del vicio a las vírgenes, que le dan salud, los priores la contasen en todos los conventos regulares Chicos, he aquí los toros que pasan esconded vuestro rojo delantal.
Versión de JesusLibellés : Georges Brassens |
posted by Alfil @ 9:20 AM |
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