Georges Brassens -Corne d'Aurochs- |
jeudi, octobre 12, 2000 |
Corne d'Aurochs Georges Brassens (1921-1981)
Il avait nom corne d'Aurochs, au gué, au gué Tout l'mond' peut pas s'app'ler Durand, au gué, au gué
En le regardant avec un œil de poète On aurait pu croire à son frontal de prophète Qu'il avait les grand's eaux de Versailles dans la tête Corne d'Aurochs
Mais que le bon dieu lui pardonne, au gué, au gué C'étaient celles du robinet, au gué, au gué
On aurait pu croire en l'voyant penché sur l'onde Qu'il se plongeait dans des méditations profondes Sur l'aspect fugitif des choses de ce monde Corne d'Aurochs
C'étaient hélas pour s'assurer, au gué, au gué Qu' le vent n'l'avait pas décoiffé, au gué, au gué
Il proclamait à son de trompe à tous les carrefours "Il n'y a qu'les imbéciles qui sachent bien faire l'amour La virtuosité c'est une affaire de balourds!" Corne d'Aurochs
Il potassait à la chandelle, au gué, au gué Des traités de maintien sexuel, au gué, au gué Et sur les femm's nues des musées, au gué, au gué Faisait l'brouillon de ses baisers, au gué, au gué
Et bientôt petit à petit, au gué, au gué On a tout su, tout su de lui, au gué, au gué
On a su qu'il était enfant de la Patrie Qu'il était incapable de risquer sa vie Pour cueillir un myosotis à une fille Corne d'Aurochs
Qu'il avait un p'tit cousin, au gué, au gué Haut placé chez les argousins, au gué, au gué Et que les jours de pénurie, au gué, au gué Il prenait ses repas chez lui, au gué, au gué
C'est même en revenant d'chez cet antipathique Qu'il tomba victime d'une indigestion critique Et refusa l'secours de la thérapeutique Corne d'Aurochs
Parce que c'était un All'mand, au gué, au gué Qu'on devait le médicament, au gué, au gué
Il rendit comme il put son âme machinale Et sa vie n'ayant pas été originale L'Etat lui fit des funérailles nationales Corne d'Aurochs
Alors sa veuve en gémissant, au gué, au gué Coucha avec son remplaçant, au gué, au gué
Cuerno de Uro
Se llamaba cuerno de Uro, au gué, au gué No todo el mundo puede llamarse Durand, au gué, au gué
Mirándolo con una mirada de poeta se habría podido creer, por su frente de profeta, que él tenía las grandes aguas de Versailles en la cabeza Cuerno de Uro
Pero que el buen dios lo perdone, au gué, au gué eran las del grifo, au gué, au gué
Se podría creer viéndolo inclinado sobre las olas que él se sumergía en meditaciones profundas sobre el aspecto fugitivo de las cosas de este mundo Cuerno de Uro
Pero era, ay, para asegurarse, au gué, au gué que el viento no lo había despeinado, au gué, au gué
El pregonaba a grandes voces a los cuatro vientos “Sólo los imbéciles saben hacer bien el amor, ¡el virtuosismo es una cosa de palurdos!”.
Empollaba a la luz del fuego, au gué, au gué tratados de relaciones sexuales y sobre las mujeres desnudas de los museos, au gué, au gué hacía las prácticas de los besos, au gué, au gué
y pronto, poco a poco, au gué, au gué se ha sabido todo, todo sobre él, au gué, au gué
Se ha sabido que era un patriota incapaz de arriesgar su vida para coger una flor para una mujer
Que tenía un primillo, au gué, au gué muy bien colocado entre la pasma, au gué, au gué y que los días de penuria, au gué, au gué cenaba en casa de él, au gué, au gué
Fue incluso volviendo de casa de este antipático que cayó víctima de una indigestión crítica y rehusó el socorro de la terapéutica
porque era a un alemán, au gué, au gué a quien se debía el medicamento, au gué, au gué
Entregó como pudo su alma maquinal y puesto que su vida no había sido original el estado le hizo funerales nacionales
Entonces su viuda, gimiendo, au gué, au gué se acostó con su sustituto, au gué, au gué
Versión de JesusLibellés : Georges Brassens |
posted by Alfil @ 12:10 PM |
|
|