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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano |
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"Por principio, toda traducción es buena. En cualquier caso, pasa con ellas lo que con las mujeres: de alguna manera son necesarias, aunque no todas son perfectas" Augusto Monterroso -La palabra mágica-
"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?" Voltaire
"La traducción destroza el espíritu del idioma" Federico García Lorca |
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Léo Ferré -Préface- |
lundi, avril 10, 2000 |
Préface Léo Ferré (1916-1993)
La poésie contemporaine ne chante plus… Elle rampe Elle a cependant le privilège de la distinction… elle ne fréquente pas les mots mal famés… elle les ignore On ne prend les mots qu'avec des gants : à "menstruel" on préfère "périodique", et l'on va répétant qu'il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires et du Codex.
Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n'employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu'ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baisemain
Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, mais la poésie qui illustre le mot.Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s'ils ont leur compte de pieds, ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes Le poète d'aujourd'hui doit être d'une caste d'un parti ou du Tout-Paris Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé
La poésie est une clameur. Elle doit être entendue comme la musique. Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie. Elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche
L'embrigadement est un signe des temps. De notre temps
Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes
Les sociétés littéraires c'est encore la Société
La pensée mise en commun est une pensée commune
Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes Renoir avait les doigts crochus de rhumatismes Ravel avait dans la tête une tumeur qui lui suça d'un coup toute sa musique
Beethoven était sourd
Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok Rutebeuf avait faim Villon volait pour manger
Tout le monde s'en fout
L'Art n'est pas un bureau d'anthropométrie
La Lumière ne se fait que sur les tombes
Nous vivons une époque épique et nous n'avons plus rien d'épique La musique se vend comme le savon à barbe Pour que le désespoir même se vende il ne reste qu'à en trouver la formule. Tout est prêt : les capitaux La publicité La clientèle.
Qui donc inventera le désespoir ?
Avec nos avions qui dament le pion au soleil.
Avec nos magnétophones qui se souviennent de "ces voix qui se sont tues", avec nos âmes en rade au milieu des rues, nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions
N'oubliez jamais que ce qu'il y a d'encombrant dans la Morale, c'est que c'est toujours la Morale des autres.
Les plus beaux chants sont les chants de revendications
Le vers doit faire l'amour dans la tête des populations.
A L'ECOLE DE LA POESIE ON N'APPREND PAS
ON SE BAT !
Prefacio
La poesía contemporánea no canta, se arrastra.
Tiene sin embargo el privilegio de la distinción… No frecuenta las palabras mal afamadas. Sólo toca las palabras con guantes: a “menstrual” prefiere “periódico”, y no deja de repetir que hay palabras que no deben salir del laboratorio o del Código.
El esnobismo universitario que consiste, en poesía, en emplear sólo palabras determinadas y en privarla de ciertas otras, ya sean técnicas, médicas, populares o de argot, me hace pensar en el prestigio del enjuague y el besamanos.
El enjuage no limpia las manos y el besamanos no ofrece ternura. No es la palabra la que hace la poesía, es la poesía la que ilustra la palabra. Los escritores que recurren a sus dedos para contar las sílabas no son poetas, son mecanógrafos. El poeta de hoy debe pertenecer a una casta A un partido O a lo más selecto de París. El poeta que no se somete es un hombre mutilado.
La poesía es un clamor. Hay que escucharla como a la música. Toda poesía destinada a no ser más que leída y encerrada en la tipografía no está acabada. Sólo adquiere su sexo con la cuerda vocal, como el violín el suyo gracias al arco que lo toca.
El reclutamiento es un signo de los tiempos. De nuestros tiempos.
Los hombres que piensan en círculos tienen las ideas redondas.
Las sociedades literarias siguen siendo la Sociedad.
El pensamiento puesto en común es un pensamiento común.
Mozart murió solo, acompañado a la fosa común por un perro y fantasmas. Renoir tenía los dedos ateridos de reumatismo. Ravel tenía un tumor que le absorbió de golpe toda su música.
Beethoven era sordo!!!!!
Hubo que hacer una colecta para enterrar a Béla Bartók. Rutebeuf pasaba hambre. Villon robaba para comer
A nadie le importa.
El Arte no es una oficina de antropometría.
La Luz sólo ilumina las tumbas.
Vivimos en una época épica y no tenemos el sentido de lo épico. La música se vende como el jabón de afeitar. Para vender la desesperación sólo hay que encontrar la fórmula. Todo está preparado: el capital La publicidad La clientela
¿Quién inventará, pues, la desesperación?
Con nuestros aviones que aplastan al peón al sol. Con nuestros magnetófonos que recuerdan “esas voces que se mataron”, con nuestras almas en la estacada por las calles, estamos al borde del vacío, atados en nuestros paquetes de carne, viendo pasar las revoluciones.
No olvidéis nunca que lo que hay de molesto en la Moral es que es siempre la moral de los otros.
Los cantos más hermosos son los cantos de reivindicación.
El verso debe hacer el amor en la cabeza de los pueblos.
EN LA ESCUELA DE LA POESÍA Y DE LA MÚSICA NO SE APRENDE
¡SE COMBATE!Libellés : Léo Ferré |
posted by Alfil @ 11:13 AM |
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