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        | Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano |  
        
      
    
                   
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                      | Léo Ferré -Avec le temps- |  
                      | lundi, avril 10, 2000 |  
                      | Avec le temps Léo Ferré (1916-1993)
 
 Avec le temps...
 avec le temps, va, tout s'en va
 on oublie le visage et l'on oublie la voix
 le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
 chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien
 
 avec le temps...
 avec le temps, va, tout s'en va
 l'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
 l'autre qu'on devinait au détour d'un regard
 entre les mots, entre les lignes et sous le fard
 d'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
 avec le temps tout s'évanouit
 
 avec le temps...
 avec le temps, va, tout s'en va
 mêm' les plus chouett's souv'nirs ça t'as un' de ces gueules
 à la gal'rie j'farfouille dans les rayons d'la mort
 le samedi soir quand la tendresse s'en va tout' seule
 
 avec le temps...
 avec le temps, va, tout s'en va
 l'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien
 l'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
 pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
 devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens
 avec le temps, va, tout va bien
 
 avec le temps...
 avec le temps, va, tout s'en va
 on oublie les passions et l'on oublie les voix
 qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
 ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid
 
 avec le temps...
 avec le temps, va, tout s'en va
 et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
 et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
 et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
 et l'on se sent floué par les années perdues-
 alors vraiment
 avec le temps on n'aime plus
 
 
 Con el tiempo
 
 Con el tiempo...
 Con el tiempo todo se va
 Se olvida el rostro y se olvida la voz
 Cuando el corazón ya no late,no vale la pena ir a buscar más lejos
 Hay que dejar las cosas como son y están muy bien
 
 Con el tiempo...
 con el tiempo todo se va
 El otro,al que se adoraba,al que se buscaba bajo la lluvia...
 El otro,al que se adivinaba a la vuelta de una mirada,
 entre palabras, entre líneas y entre polvos
 de una promesa maquillada, que se va...
 Con el tiempo todo se aleja
 
 Con el tiempo...
 Con el tiempo todo se va,todo se va,
 aun los más bellos recuerdos tienen pinta de cosa de trapería
 en los estantes de la muerte
 el sábado por la noche cuando la ternura se va completamente sola.
 
 Con el tiempo...
 Con el tiempo todo se va
 El otro al que se le daban viento y joyas,
 por quien se hubiera vendido el alma por unos céntimos
 Ante el que se arrastraba como se arrastran los perros
 Con el tiempo se va, todo va bien
 
 Con el tiempo...
 Con el tiempo todo se va
 Se olvidan las pasiones y se olvidan las voces
 que deían bajito con palbras de la gente pobre:
 “No vuelvas tarde.sobre todo no cojas frio”.
 
 Con el tiempo...
 Con el tiempo todo se va,
 y uno se siente encanecido como un caballo agotado.
 Y uno se siente catalogado al azar
 Y uno se siente muy sólo quizá, pero tranquilo
 Y uno se siente ridículo por los días perdidos...
 Entonces, de verdad,
 con el tiempo, ya no se ama
 Libellés : Léo Ferré |  
                      | posted by Alfil @ 11:23 AM  |  
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                      | Léo Ferré -Préface- |  
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                      | Préface Léo Ferré (1916-1993)
 
 La poésie contemporaine ne chante plus… Elle rampe
 Elle a cependant le privilège de la distinction… elle ne fréquente pas les mots mal famés… elle les ignore
 On ne prend les mots qu'avec des gants : à "menstruel" on préfère "périodique", et l'on va répétant qu'il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires et du Codex.
 
 Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n'employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu'ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baisemain
 
 Ce n'est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baisemain qui fait la tendresse
 Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, mais la poésie qui illustre le mot.Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s'ils ont leur compte de pieds, ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes
 Le poète d'aujourd'hui doit être d'une caste
 d'un parti
 ou du Tout-Paris
 Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé
 
 La poésie est une clameur. Elle doit être entendue comme la musique. Toute poésie destinée à n'être que lue et enfermée dans sa typographie n'est pas finie. Elle ne prend son sexe qu'avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l'archet qui le touche
 
 L'embrigadement est un signe des temps. De notre temps
 
 Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes
 
 Les sociétés littéraires c'est encore la Société
 
 La pensée mise en commun est une pensée commune
 
 Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes
 Renoir avait les doigts crochus de rhumatismes
 Ravel avait dans la tête une tumeur qui lui suça d'un coup toute sa musique
 
 Beethoven était sourd
 
 Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok
 Rutebeuf avait faim
 Villon volait pour manger
 
 Tout le monde s'en fout
 
 L'Art n'est pas un bureau d'anthropométrie
 
 La Lumière ne se fait que sur les tombes
 
 Nous vivons une époque épique et nous n'avons plus rien d'épique
 La musique se vend comme le savon à barbe
 Pour que le désespoir même se vende il ne reste qu'à en trouver la formule.
 Tout est prêt : les capitaux
 La publicité
 La clientèle.
 
 Qui donc inventera le désespoir ?
 
 Avec nos avions qui dament le pion au soleil.
 
 Avec nos magnétophones qui se souviennent de "ces voix qui se sont tues", avec nos âmes en rade au milieu des rues, nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions
 
 N'oubliez jamais que ce qu'il y a d'encombrant dans la Morale, c'est que c'est toujours la Morale des autres.
 
 Les plus beaux chants sont les chants de revendications
 
 Le vers doit faire l'amour dans la tête des populations.
 
 A L'ECOLE DE LA POESIE ON N'APPREND PAS
 
 ON SE BAT !
 
 
 Prefacio
 
 La poesía contemporánea no canta, se arrastra.
 
 
 Tiene sin embargo el privilegio de la distinción… No frecuenta las palabras mal afamadas.
 Sólo toca las palabras con guantes: a “menstrual” prefiere “periódico”, y no deja de repetir que hay palabras que no deben salir del laboratorio o del Código.
 
 El esnobismo universitario que consiste, en poesía, en emplear sólo palabras determinadas y en privarla de ciertas otras, ya sean técnicas, médicas, populares o de argot, me hace pensar en el prestigio del enjuague y el besamanos.
 
 El enjuage no limpia las manos y el besamanos no ofrece ternura.
 No es la palabra la que hace la poesía, es la poesía la que ilustra la palabra.
 Los escritores que recurren a sus dedos para contar las sílabas no son poetas, son mecanógrafos.
 El poeta de hoy debe pertenecer a una casta
 A un partido
 O a lo más selecto de París.
 El poeta que no se somete es un hombre mutilado.
 
 La poesía es un clamor. Hay que escucharla como a la música. Toda poesía destinada a no ser más que leída y encerrada en la tipografía no está acabada. Sólo adquiere su sexo con la cuerda vocal, como el violín el suyo gracias al arco que lo toca.
 
 El reclutamiento es un signo de los tiempos. De nuestros tiempos.
 
 Los hombres que piensan en círculos tienen las ideas redondas.
 
 Las sociedades literarias siguen siendo la Sociedad.
 
 El pensamiento puesto en común es un pensamiento común.
 
 
 Mozart murió solo, acompañado a la fosa común por un perro y fantasmas.
 Renoir tenía los dedos ateridos de reumatismo.
 Ravel tenía un tumor que le absorbió de golpe toda su música.
 
 Beethoven era sordo!!!!!
 
 Hubo que hacer una colecta para enterrar a Béla Bartók.
 Rutebeuf pasaba hambre.
 Villon robaba para comer
 
 A nadie le importa.
 
 El Arte no es una oficina de antropometría.
 
 La Luz sólo ilumina las tumbas.
 
 Vivimos en una época épica y no tenemos el sentido de lo épico.
 La música se vende como el jabón de afeitar.
 Para vender la desesperación sólo hay que encontrar la fórmula.
 Todo está preparado: el capital
 La publicidad
 La clientela
 
 ¿Quién inventará, pues, la desesperación?
 
 Con nuestros aviones que aplastan al peón al sol. Con nuestros magnetófonos que recuerdan “esas voces que se mataron”, con nuestras almas en la estacada por las calles, estamos al borde del vacío, atados en nuestros paquetes de carne, viendo pasar las revoluciones.
 
 No olvidéis nunca que lo que hay de molesto en la Moral es que es siempre la moral de los otros.
 
 Los cantos más hermosos son los cantos de reivindicación.
 
 El verso debe hacer el amor en la cabeza de los pueblos.
 
 EN LA ESCUELA DE LA POESÍA Y DE LA MÚSICA NO SE APRENDE
 
 ¡SE COMBATE!
 Libellés : Léo Ferré |  
                      | posted by Alfil @ 11:13 AM  |  
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                      | Léo Ferré -La mémoire et la mer- |  
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                      | La mémoire et la mer Léo Ferré (1916-1993)
 
 La marée, je l'ai dans le cœur
 Qui me remonte comme un signe
 Je meurs de ma petite sœur, de mon enfance et de mon cygne
 Un bateau, ça dépend comment
 On l'arrime au port de justesse
 Il pleure de mon firmament
 Des années lumières et j'en laisse
 Je suis le fantôme jersey
 Celui qui vient les soirs de frime
 Te lancer la brume en baiser
 Comme le trémail de juillet
 Où luisait le loup solitaire
 Celui que je voyais briller
 Aux doigts de sable de la terre
 
 Rappelle-toi ce chien de mer
 Que nous libérions sur parole
 Et qui gueule dans le désert
 Des goémons de nécropole
 Je suis sûr que la vie est là
 Avec ses poumons de flanelle
 Quand il pleure de ces temps là
 Le froid tout gris qui nous appelle
 Je me souviens des soirs là-bas
 Et des sprints gagnés sur l'écume
 Cette bave des cheveux ras
 Au raz des rocs qui se consument
 Ö l'ange des plaisirs perdus
 Ö rumeurs d'une autre habitude
 Mes désirs dès lors ne sont plus
 Qu'un chagrin de ma solitude
 
 Et le diable des soirs conquis
 Avec ses pâleurs de rescousse
 Et le squale des paradis
 Dans le milieu mouillé de mousse
 Reviens fille verte des fjords
 Reviens violon des violonades
 Dans le port fanfarent les cors
 Pour le retour des camarades
 Ö parfum rare des salants
 Dans le poivre feu des gerçures
 Quand j'allais, géométrisant,
 Mon âme au creux de ta blessure
 Dans le désordre de ton cul
 Poissé dans des draps d'aube fine
 Je voyais un vitrail de plus,
 Et toi fille verte, mon spleen
 
 Les coquillages figurant
 Sous les sunlights cassés liquides
 Jouent de la castagnette tans
 Qu'on dirait l'Espagne livide
 Dieux de granits, ayez pitié
 De leur vocation de parure
 Quand le couteau vient s'immiscer
 Dans leur castagnette figure
 Et je voyais ce qu'on pressent
 Quand on pressent l'entrevoyure
 Entre les persiennes du sang
 Et que les globules figurent
 Une mathématique bleue,
 Sur cette mer jamais étale
 D'où me remonte peu à peu
 Cette mémoire des étoiles
 
 Cette rumeur qui vient de là
 Sous l'arc copain où je m'aveugle
 Ces mains qui me font du fla-fla
 Ces mains ruminantes qui meuglent
 Cette rumeur me suit longtemps
 Comme un mendiant sous l'anathème
 Comme l'ombre qui perd son temps
 À dessiner mon théorème
 Et sous mon maquillage roux
 S'en vient battre comme une porte
 Cette rumeur qui va debout
 Dans la rue, aux musiques mortes
 C'est fini, la mer, c'est fini
 Sur la plage, le sable bêle
 Comme des moutons d'infini...
 Quand la mer bergère m'appelle
 
 
 La memoria y el mar
 
 La marea, la tengo en el corazón
 que me remonta como un signo
 muero de mi pequeña hermana, de mi infancia y de cisne
 un barco, depende cómo
 llegue al puerto preciso
 llora en mi firmamento
 años luz y los dejo
 soy el fantasma con jersey
 aquél que viene en las tardes de apariencia
 a lanzarte en la bruma para poseerte
 y recogerte en sus rimas
 como el trasmallo de julio)
 donde resplandecía el lobo solitario
 aquél que veía brillar
 en los dedos de arena de la tierra
 
 Acuérdate de ese perro de mar
 que liberáramos bajo palabra
 y que ladra en el desierto
 de las algas de necrópolis
 estoy seguro que la vida está acá
 con sus pulmones de franela
 cuando llora por aquellos tiempos
 el frío totalmente gris que nos llama
 me acuerdo de las tardes allá
 y los alientos ganados al sudor
 esta baba de cabellos rapados
 al ras de las rocas que se consumen
 Oh ángel de los placeres perdidos
 Oh rumores de otra costumbre
 mis deseos desde entonces no son más
 que un pesar de mi soledad
 
 Y el diablo de las tardes conquistadas
 con sus pálidos socorros
 y el escualo de los paraísos
 en el ambiente mojado de espuma
 vuelve la muchacha verde de los fiordos
 vuelve, violín de las violonadas
 Dans le port fanfarent les cors
 en el puerto hacen fanfarra los cornos
 por el retorno de los camaradas
 ¡Oh! perfume raro de las salinas
 en la pimienta de fuego de las grietas,
 cuando iba geometrizando
 mi alma en la hendidura de tu herida
 en el desonden de tu culo
 posaba en paños de alba fina
 veía un vitral de más
 y tú, mi muchacha verde, mi spleen
 
 Las conchas que figuran
 bajo las puestas de sol rotas líquidas
 tocan la castañuela de encina
 que uno pensaría en la España lívida
 dioses de granito, tengan piedad
 de su vocación de ornamento
 cuando el cuchillo viene a inmiscuirse
 en su castañuela figura
 y veía lo que se presiente
 cuando se presiente la entreabertura
 entre las persianas de sangre
 y cuando los glóbulos figuran
 una matemática azul
 sobre este mar jamás quieto
 de donde remonto poco a poco
 esta memoria de estrellas
 
 este rumor que viene de allí
 bajo el arco compañero donde me ciego
 estas manos que me hacen ostentación
 estas manos que rumian, que mugen
 este rumor me sigue desde hace mucho tiempo
 como un mendigo bajo el anatema
 como la sombra que pierde su tiempo
 diseñando mi teorema
 y bajo mi maquillaje rojo
 viene a golpearse como una puerta
 este rumor que va de pie
 en la calle, en las músicas muertas
 se acabó la mar, se acabó
 sobre la playa la arena bala
 como ovejas del infinito
 cuando la mar pastora me llama
 Libellés : Léo Ferré |  
                      | posted by Alfil @ 10:31 AM  |  
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                      | Léo Ferré -La chemise rouge- |  
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                      | La chemise rouge Léo Ferré (1916-1993)
 
 La chemise rouge
 Oui elle est rouge ... et ce n'est pas tout....
 Si vous saviez ce qu'elle est et d'où elle vient...
 Tenez touchez !
 De la toile...
 De la toile ?
 Mais c'est une voile !
 De la corde...
 De la corde ?
 Mais taillée dans la miséricorde...
 De la soie...
 Je fais des vers...Mais pas de soie !
 Du fil ?... du satin ? ... du nylon ?...
 Mais non mais non...
 Cette chemise-là c'est bien mieux que cela
 Ecoutez bien asseyez-vous... Ecoutez bien...
 Cette chemise-là... Cette chemise-là...
 C'est de la poésie
 
 Un jupon de la lune
 Quand le soleil malin lui a mangé le ciel
 Le chagrin d'une dune
 Quand une épave y cherche un regard fraternel
 
 C'est de la poésie
 
 Le lit de Joséphine
 Après qu'y soit passé le patron d'Austerlitz
 La vieille pélerine
 De mon papa Noël qui descendait jadis
 
 C'est de la poésie
 
 La troisième partie
 D'un drapeau bien aimé qui ne peut s'en passer
 Le manteau d'Ophélie
 Tant Hamlet y'a versé de sang et de regrets
 C'est de la poésie
 La voile de ma vie
 Quand mon navire va poussé par la passion
 L'image de ma vie
 Quand le rouge me va comme va la chanson
 
 Jusqu'à la poésie
 La colère de Dieu
 Quand il met un mouchoir aux mains d'un assassin
 Le sourire de ceux
 Qui n'ont plus que des larmes et qui n'ont pas de mains
 
 C'est de la poésie
 
 Mais... Elle est rouge !
 
 Et vous pouvez toujours
 Et vous pouvez toujours
 Et vous pouvez toujours
 Et vous pouvez toujours
 
 La faire teindre !
 
 
 La camisa roja
 
 Sí, ella es roja... y eso no es todo
 si supieran lo que es y de dónde viene...
 ¡Tengan, toquen!
 de tela...
 ¿de tela?
 ¡Pero si es un velo!
 de soga...
 ¿de soga?
 pero tallada en la misericordia
 de seda...
 Yo hago versos... ¡pero nada de seda!
 ¿de hilo?... ¿de satén?... ¿de nylon?
 pero no, sino...
 Esta camisa es mucho mejor que ello
 Escuchen bien... siéntense... escuchen bien...
 Esta camisa... Esta camisa...
 es de poesía
 
 Una falda de luna
 cuando el sol pícaro le ha comido el cielo
 La pena de una duna
 cuando una carraca busca allí una mirada fraterna
 
 Es de poesía
 
 El lecho de Josefina
 después de que pasase por allí el patrón de Austerlitz
 la vieja esclavina
 de mi Papá Noel que descendía antaño
 
 Es de poesía
 
 La tercera parte
 de una bandera bienamada que no puede desaparecer
 El manto de Ofelia
 tanto Hamlet ha derramado allí sangre y arrepentimientos
 
 Es de poesía
 
 La vela de mi vida
 cuando mi navío va tocado por la pasión
 La imagen de mi vida
 cuando el rojo me calza como calza a la canción
 
 Hasta la poesía
 
 La cólera de Dios
 cuando pone un pañuelo en las manos de un asesino
 La sonrisa de aquellos
 que no tienen más que lágrimas y que no tienen manos
 
 Es de poesía
 
 Pero... ¡Ella es roja!
 
 y ustedes pueden siempre
 y ustedes pueden siempre
 y ustedes pueden siempre
 y ustedes pueden siempre
 
 ¡Hacerla teñir!
 Libellés : Léo Ferré |  
                      | posted by Alfil @ 10:01 AM  |  
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