jeudi, mai 25, 2006

Guillaume Apollinaire -Les fenêtres-

Les fenêtres
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Du rouge au vert tout le jaune se meurt
Quand chantent les aras dans les forêts natales
Abatis de pihis
Il y a un poème à faire sur l'oiseau qui n'a qu'une aile
Nous l'enverron en message téléphonique
Truamatisme géant
Il fait couler les yeux
Voilà une jolie jeune fille parmi les jeunes Turinaises
Le pauvre jeune homme se mouchait dans sa cravate blanche
Tu soulèveras le rideau
Et maintenant voilà que s'ouvre la fenêtre
Araignées quand les mains tissaient la lumière
Beauté pâleur insondables violets
Nous tenterons en vain de prendre du repos
On commencera à minuit
Quand on a le temps on a la liberté
Bignorneaux Lotte multiples Soleils et l'Oursin du couchant
Une vielle paire de chaussures jaunes devant la fenêtre
Tours
Les Tours ce sont les rues
Puits
Puits ce sont les places
Puits
Arbres creux qui abritent les Câpresses vagabondes
Les Chabins chantent des airs à mourir
Aux Chabines marrones
Et l'oie oua-oua trompette au nord
Où le train blanc de neige et de feux nocturnes fuit l'hiver
O Paris
Du rouge au vert tout le jaune se meurt
Paris Vancouver Hyères Maintenon New-York et les Antilles
Le fenêtre s'ouvre comme une orange
Le beau fruit de la lumière


Las ventanas

Del rojo al verde todo lo amarillo se muere
Cuando cantan los loros en los bosques natales
Batida de pihís
Hay un poema por hacer al pájaro que tiene sólo un ala
Lo enviaremos como mensaje telefónico
Traumatismo gigante
Hace llorar
Hay una bonita muchacha con las jóvenes turinesas
El pobre muchacho se sonaba en su corbata blanca
Alzarás la cortina
Y entonces se abre la ventana
Las arañas cuando las manos tejían la luz
Belleza palidez insondables violetas
En vano intentaremos descansar
A medianoche empezaremos
Cuando tenemos tiempo tenemos libertad
Múltiples Soles Rape Caracoles y el Erizo marino del ocaso
Un viejo par de zapatos amarillos ante la ventana
Torres
Las torres son las calles
Pozos
Pozos son las plazas
Pozos
Arboles huecos que cobijan a las Mestizas vagabundas
Los Mulatos entonan cantos desesperados
A las Mulatas cimarronas
Y la oca cuá-cuá trompetea al norte
Donde los cazadores de mapaches
Raspan las pieles Diamante destellante
Vancouver
Donde huye del invierno el tren blanco de nieve y de fuegos nocturnos
Ah París
Del rojo al verde todo lo amarillo se muere
París Vancouver Hyéres Maintenon Nueva York y las Antillas
La ventana se abre igual que una naranja
El bello fruto de la luz

Versión de Fátima Sáinz

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