Le flambeau vivant
Charles Baudelaire (1821-1867)
Ils marchent devant moi, ces Yeux pleins de lumières,
Qu'un Ange très savant a sans doute aimantés
Ils marchent, ces divins frères qui sont mes frères,
Secouant dans mes yeux leurs feux diamantés.
Me sauvant de tout piège et de tout péché grave,
Ils conduisent mes pas dans la route du Beau
Ils sont mes serviteurs et je suis leur esclave
Tout mon être obéit à ce vivant flambeau.
Charmants Yeux, vous brillez de la clarté mystique
Qu'ont les cierges brûlant en plein jour; le soleil
Rougit, mais n'éteint pas leur flamme fantastique;
Ils célèbrent la Mort, vous chantez le Réveil
Vous marchez en chantant le réveil de mon âme,
Astres dont nul soleil ne peut flétrir la flamme!
La antorcha viviente
Marchan ante mí, estos Ojos llenos de luces
,Que un Ángel sapientísimo sin duda ha imantado;
Avanzan, esos divinos hermanos que son mis hermanos,
Sacudiendo ante mis ojos sus fuegos diamantinos.
Salvándome de toda trampa y de todo pecado grave,
Conducen mis pasos por la ruta de lo Bello;
Son mis servidores y yo soy su esclavo;
Todo mi ser obedece a esa viviente antorcha.
Encantadores ojos, brilláis con el fulgor místico
Que tienen los cirios ardiendo en pleno día; el sol
Enrojece, pero no extingue su llama fantástica;
Ellos celebran la Muerte, vosotros cantáis el Despertar;
¡Vosotros marcháis entonando el despertar de mi alma,
Astros de los cuales ningún sol puede marchitar la llama!
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