Arthur Rimbaud -Larme- |
mercredi, septembre 08, 2004 |
Larme Arthur Rimbaud (1854-1891)
Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises, Je buvais, accroupi dans quelque bruyère Entourée de tendres bois de noisetiers, Par un brouillard d'après-midi tiède et vert.
Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise, Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert. Que tirais-je à la gourde de colocase ? Quelque liqueur d'or, fade et qui fait suer.
Tel, j'eusse été mauvaise enseigne d'auberge. Puis l'orage changea le ciel, jusqu'au soir. Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches, Des colonnades sous la nuit bleue, des gares.
L'eau des bois se perdait sur des sables vierges, Le vent, du ciel, jetait des glaçons aux mares... Or ! tel qu'un pêcheur d'or ou de coquillages, Dire que je n'ai pas eu souci de boire !
Lágrima
Lejos de rebaños, pájaros, zagalas, bebía en cuclillas al lado de un brezo, junto a los retoños de un tierno avellano, una tarde verde con cálida bruma.
¿Qué podía beber en el joven Oise, olmos sin voz, hierba sin flor, cielo nublo, qué líquido sacarle a mi calabaza? Algún licor de oro, ardiente e insulso.
Así, hubiera sido un reclamo inútil de hostal. Luego borró el cielo la tormenta: y nacieron campos negros, lagos, percas, columnas, en la noche azul, estaciones.
El agua del bosque en la límpida arena se hundía; al estanque el viento arrojaba carámbanos... ¡Cómo, pescador de conchas y de oros, iba yo a pensar en beber!Libellés : Arthur Rimbaud |
posted by Alfil @ 12:14 PM |
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